19h20, en 2001, à Bruxelles, quoi faire ?
Rester chez moi, au fond de la tasse, pour y lire mon avenir dans le marc de café ?
Ou par la fenêtre, se perdre dans la contemplation des nuages bas ?
Ou encore peut-être laisser tremper un sachet de thé au fond de la théière ?
Rien de tout cela. Je vais boire une blanche à « l ‘Amour Fou »
Sur le carton du dessous-de-bock
« Est ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu »
Alors, ma pensée vagabonde
Et l’heure de l’apéritif solitaire s’enivre
D’ un court instant existentiel et nostalgique.
Je ne connais que la Belgique
Pour permettre des moments aussi agréablement incongrus.
Ce pays me manque parfois
Souvent, j’y reviens en pensées
Je mange des gaufres en me léchant les doigts
Et je colle des timbres français sur des castes postales destinées aux amis restés là-bas.