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Dans mes dernières découvertes, une exposition, « la mémoire du vent » de Bernard Moninot.

Je n’avais jamais entendu parler de cet artiste. Au départ, en ce dimanche, il s’agissait seulement d’aller voir l’exposition «  Après » de Christian Boltanski . Et c ‘est après « Après » que nous surprenons au hasard d’une salle, ces longs écrans tachés de grabouillis lumineux. Le paysage est hypnotique. Le dispositif paraît simple, gobos, projecteurs à basse tension. Pourtant l’immersion est immédiate . C’est en allant chercher sur Internet la démarche de l’artiste que je perçois pourquoi l’ insoupçonnable poésie de cette recherche ne pouvait que me séduire (étant moi-même hantée par l’éphémère, la trace, la perte, la disparition) : Quel souffle subtil que de vouloir dessiner une trace végétale en l’écrivant à l'aide du vent.

"Dessiner avec des Phénomènes"

Depuis plusieurs années je dessine avec des phénomènes. et je prospecte pour trouver d'autres moyens de mettre en œuvre mon travail, je faire évoluer et le réfléchir.

Ondes sonores, résonance, mouvements vibratoires de poussières ou de pigments volatiles, produits par l'impact d'un coup de marteau, ou diapasons pour transférer et fixer mes traits sur des verres préparés.

Dessins d'ombres portées à même le murs étant le vecteur de figures (dessin obstacles) réalisées avec des structures de cordes de piano, de verre, de plexi, ou de mica, soumis à l'éclairage directionnel d'une lampes (les studiolos).

Ainsi je me suis éloigné peu à peu des notions de tracés ou d'empreintes, liées au dessin déposé par un geste (trajet sur un support déployé dans une durée).

Le caractère précaire et instantané de mes travaux d'ombres me permet de concevoir des œuvres ou l'instant de l'apparition de l'image et le temps de sa fabrication ne font qu'un.

D'autres travaux que je mène parallèlement procèdent (en plein air) : je collecte dans différents lieux du monde (jardins, paysages, déserts) la mémoire du vent.

Pour cela, j'ai mise au point un appareil capteur très simple qui recueille dans boites de verre de chimie, préalablement obscurcies avec du noir de fumée, le dessin que je fait dans l'air la pointe de certains végétaux.

Saisir ce mouvement, le faire " se dessiner", nécessite d'appréhender simultanément un ensemble de paramètres complexes - nature du lieu, directe, impulsion, vitesse du vent, structure du végétal, variabilité du champ de son oscillation - afin de situe la partie de la plante pouvant peut-être tracer.

Toutes les plantes ne peuvent pas  se dessiner, là encore à certains moments seulement quelque chose a lieu et se prête à l'écriture du vent.

Souvent l'improbable figure ne se produit pas...

Les dispositifs que je mets en place, les  outils, ainsi que les instruments capteurs me permettent, plutôt que de la concevoir, de faire advenir le dessin.

Bernard Moninot, 2003

Tag(s) : #musées
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